• Quand on  est mort, on vit encore.

     

    Laumail, mon Lolofils, le jumeau de Kizende

    est mort le 22 juillet il y a 6 ans.

    6 ans de vie avec nous + 6 ans de vie en  pension chez la Mort.

     

    Hier soir en rentrant du  boulot mon esprit était tout  à lui.

    Envie de ne rien faire, rien manger, rien vivre

    être juste là avec lui.

     

    Et je me suis bousculée un peu, 

    je suis allée prendre un livre dans mon petit tas des livres  en attente de lecture.

     

    Quand on  est mort, on vit encore.

     

    126 pages.

     

    Quand on  est mort, on vit encore.

     

    Le livre assurément choisi par Lolo et mes autres amours

    en pension chez la Mort.

     

    Quand on  est mort, on vit encore.

     

    C'est l'histoire d'un homme qui en 1954 achète une maison

    où 3 résistants ont été torturés puis fusillés en 44

    suite à une dénonciation.

     

    Quand on  est mort, on vit encore.

     

    L'un des morts a retrouvé le traître et

    aidé par le nouveau propriétaire 

    celui-ci a pu être démasqué.

     

    Quand on  est mort, on vit encore.

     

    Message du livre :

    Quand on est mort, on vit encore.

     

    Je le sais.

     

    Sois heureux mon Lolo.


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  • Il y a des années, avant ma rencontre avec les petits messagers

    qui me firent avoir Tiamaï, mon premier chat,

    soit avant septembre 2002,

    je l'ai découverte.

     

    Je me promenais sur un chemin de douanier

    entre champ et mer

    quand je l'ai vue.

     

    Elle était enroulée sur elle-même.

     

    Une belle corde verte.

    Comme neuve.

    Tellement longue.

     

    Je vivais en appartement.

    Qu'en aurais-je fait ?

    Rien.

     

    J'ai pensé à une équipe de randonneurs à cheval

    qui l'avait tendue pour aligner leurs chevaux

    le temps d'une pause.

     

    Avant de repartir ils l'avaient roulée

    mais personne n'avait songé à l'emporter.

     

    A la halte suivante 

    elle manquerait,

    ils se souviendraient d'elle trop tard.

     

    Depuis quand était-elle là ?

    J'ai poursuivi mon chemin en me posant cette simple question.

     

    Sur le sens du retour, 

    elle était encore là.

    Pourquoi ? Je ne sais.

    Enfin si je le sais aujourd'hui:

    Volonté de destinée.

    Je l'ai prise.

     

    J'ai marché des kilomètres avec sur l'épaule

    une corde verte d'une longueur infinie,

    une corde qui allait encombrer mon appartement inutilement.

    Je le savais mais rien ne m'aurais fait la lâcher.

     

     

    Dix sept ou dix huit ans plus tard.

    Ce matin je réfléchis à ce qu'il me faut.

    Une corde + une longe,

    un collier + une gamelle en inox.

     

    La longue corde verte 

    j'en ai fait des bouts à partir de mai 2008

    pour l'arrivée de Kiana & de son Fils Koulka.

     

    Une corde pour marcher en laisse 

    et une longe pour manger la haie.

     

    Et puis il y eu Anton.

    Une corde pour marcher en laisse.

     

    Les années ont passé

    les Résultoniens se sont additionnés.

     

    3 cordes taille chien : Mégara - Haliosha - Prestance

    5 cordes taille chèvres + 5 longes :

    Kiana - Ieva - Sasha - Irina - Kirill

    devenu

    Kirill - Morgan - Grichka - Mitri - Sergueï.

     

    Que me reste-t-il de la longue corde ?

    Un bout.

    Un bout qui permet de m'offrir

    une 6ème corde de chèvre + une 6ème longe.

     

    Je souris à la vie.

     

    Avant-hier soir pour la première fois de ma vie

    je me dis : ils passent à 6.

    Et pourtant depuis plus de dix huit ans

    la Vie savait la longueur exacte qu'il me fallait

    pour le jour où à La Résultante

    il y aura 3 lévriers & 6 cornus.

     

     Merci Destiné.

     

    Inutile de me demander pourquoi

    l'une de mes phrases fétiches est :

    " On a tout ce dont on a besoin ".

     

    J'ai aussi le collier & la 6ème gamelle

    (identique aux autres).

     

    Ok il me manque les 3 mousquetons.

    ( je n'ai pas celui pour la laisse de Prestance non plus).

     

    Souvent ma vétérinaire me répond 

    " vous me dites toujours ça" chaque fois que j'en présente un nouveau.

    c'est le dernier.

     

    Oui là ce sont bien les derniers.

    Il n'y aura jamais 4 lévriers à la maison

    ou 7 cornus au champs.

    Je le sais : la corde l'a dit.

    Elle n'a plus rien à offrir. 


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  • Ce soir nous allons au théâtre voir Sophie Marceau & Stéphane Freiss. 

    Le rideau s'ouvre sur un couple qui dîne. 

    Très vite on comprend qu'il s'agit de Martine et Bertrand, un frère et une soeur  qui viennent  de se rejoindre dans une résidence secondaire familiale. 

     

    La sonnerie de la porte d'entrée se fait entendre.

    - Qui cela peut-il être ? demande Martine. 

     

     

    Martine, Bertrand et nous  dans la salle, ne le savent pas.

    Par contre  Sophie Marceau et Stéphane Freiss qui travaillent la pièce de théâtre  depuis plus de six mois, ne l'ignorent pas du tout. Non seulement ils savent qui sonne, mais ils savent aussi pourquoi.

    Pourtant Bertrand répond à Martine qu'il n'en a pas la moindre idée ce qui est vrai, car comme nous, au milieu des spectateurs, il vit "ici et maintenant" non sur le présent et le futur à la fois.

     

    Martine n'est pas Sophie Marceau. Bertrand n'est pas Stéphane Freiss. 

    Sans Sophie Marceau il n'y a pourtant pas  de Martine. 

    Si juste avant l'ouverture du rideau Stéphane Freiss avait  invité une femme de la salle à monter sur scène pour incarner le rôle de Martine, la pièce de théâtre n'aurait pas pu aboutir là où le scénariste n'avait décidé.  Seule Sophie Marceau qui garde en mémoire les chapitres de la comédie peut conduire les autres comédiens au terme du  spectacle.

     

    Une pièce de théâtre est l'exacte métaphore de  la vie.

    Il y a Martine l'humain et à l'intérieur du corps de Martine il y a Koumara  l'âme qui a accepté de s'incarner dans le corps d'un bébé qui se nommera Martine. 

     

    A chaque instant  de sa vie, il est bon de s'en souvenir.

     

     


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